La chanson d'Arbonne, de Guy Gavriel Kay

Publié le 12 Mars 2014

La chanson d'Arbonne, de Guy Gavriel Kay

Résumé...

Au pays d’Arbonne le soleil mûrit les vignes et fait éclore les chansons des troubadours qui célèbrent l’amour courtois.
Au Gorhaut, terre austère du Nord où l’on adore le dieu mâle Corannos, règne le brutal Adémar, sous l’influence du primat fanatique du clergé.

« Jusqu’à ce que meure le soleil et que tombent les lunes, l’Arbonne et le Gorhaut ne vivront pas en harmonie côte à côte. »

Gouvernée par une femme, minée par la rivalité sanglante de ses deux seigneurs les plus puissants, l’Arbonne n’est-elle pas une proie tentante pour une guerre de conquête et de croisade du Gorhaut, d’autant – ignominie ! – qu’on y vénère une déesse ?
Mais c’est en Arbonne que Blaise du Gorhaut s’est engagé comme mercenaire au service d’un baronnet, après avoir fui son pays et son père.
Qui est-il, ce Blaise du Nord, et quel destin l’attend qu’il ignore lui-même ? Seule le sait peut-être Béatrice, la grande prêtresse aveugle de Rian au hibou sur l’épaule.
La Chanson d’Arbone est une fantasy magistrale et envoûtante dans un monde parallèle à la Provence médiévale.

Planter le décor...

Le premier élément qui m'a sauté aux yeux, à la lecture de ce roman, ce sont les excellentes descriptions réalisées par l'auteur, et l'ambiance qu'il parvient à transmettre au travers de paragraphes très poétiques.

Le choix d'attribuer à l'Arbonne un climat méditerranéen tempéré est original, et pour ma part, plutôt dépaysant, surtout en ce moment, alors que je me trouve au coeur d'un beau début de printemps belge. L'analogie avec la Provence médiévale est donc bien visible, et très agréable pour le lecteur. Surtout que Monsieur Kay parvient sans l'ombre d'une difficulté à nous immerger dans une ambiance chaleureuse, où l'on sent les rayons du soleil poindre entre les lignes, même lorsque le récit nous parle d'hiver. En se mettant dans de bonnes conditions de lecture, on pourrait presque entendre les cigales chanter et sentir les fragrances des vignes et des champs de lavande.

"La lumière : ce phénomène extraordinaire par lequel le soleil dans un ciel d'un bleu profond individualisait chaque chose d'une façon vivante et immédiate, animait chacun des arbres, des oiseaux prenant leur essor, des renards dans leur course, des brins d'herbe acérés. Ici, tout paraissait plus que ce qu'il n'était, plus aigu, plus brillamment défini. En cette fin d'après-midi, la brise qui soufflait de l'est atténuait la chaleur de la journée ; même le souffle qu'elle produisait dans les feuilles rafraîchissait. Quoique, si l'on y réfléchissait, cette pensée fût ridicule : en Arbonne, le bruit du vent dans les feuilles était exactement le même qu'au Gorhaut ou au Götzland. Mais en Arbonne quelque chose aiguillonnait ainsi l'imagination."

Un récit intéressant mais...

Je peux dire également avoir aimé le contexte médiéval posé par l'auteur. Le travail documentaire qu'a dû nécessiter ce type de récit se fait bien sentir dans les descriptions de la vie politique, des métiers de troubadour et de ménestrel, de la vie à la cour, des coutumes de l'époque, en particulier celle de l'amour courtois, de la vie quotidienne en ces temps-là, de la condition de la femme... L'auteur donne envie à ses lecteurs d'en savoir plus sur l'époque décrite et les mœurs qui s'y rapportent.

Cependant, il y a un mais à cette réussite...

Personnellement, je me suis sentie déstabilisée d'emblée. Après une introduction alléchante, l'auteur plante là les personnages décrits pendant quelques pages, fait fit de leurs histoires et nous porte une vingtaine d'années plus tard, à la rencontre de nouveaux personnages qui n'ont au premier regard pas de lien avec ceux de l'introduction. Je suis restée très perplexe, j'aurais au moins apprécié que le lien entre l'introduction et la suite de l'histoire nous soit clairement expliqué. Certes, il faut ménager "l'effet de surprise", mais sur le coup, j'ai trouvé le cours du récit trop chamboulé et cela m'a gênée dans ma lecture.

Sans compter qu'après l'introduction, l'histoire peine à démarrer. Il y a trop de longueurs dans le récit. Les scènes d'action sensées apporter un peu de rythme et de piment à l'histoire sont régulièrement entrecoupées par des descriptions des pensées et des ressentis des personnages. C'est certes utile au lecteur, mais cela aurait peut-être pu être fait autrement, en tout cas moins longuement. L'action étant trop souvent coupée, j'ai rapidement perdu le fil de l'histoire et mon intérêt pour celle-ci. C'est dommage, je pense que l'histoire aurait été mieux servie par une écriture plus simple.

En résumé...

Les petits plus...

  • Un travail documentaire conséquent
  • Une ambiance agréable
  • Un style d'écriture abouti

Les petits moins...

  • Les scènes d'action sont trop entrecoupées
  • On perd vite le fil de l'histoire
  • J'ai parfois eu du mal à voir où l'auteur voulait en venir
Ma note : 6,5/10
Lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" : session 22, chanson.

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Lu aussi dans le cadre du challenge "Lieux imaginaires 2013", catégorie mondes imaginaires après 1950

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Lu aussi dans le cadre du challenge "Petit bac 2014", ligne fantasy, catégorie lieu : la chanson d'ARBONNE

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